jeudi 28 mai 2015

En Russie, Vladimir Poutine voit la main de Washington derrière le scandale de la FIFA

Le scandale de corruption qui secoue la Fédération internationale de football (FIFA) éveille la défiance de Moscou, qui soupçonne les Etats-Unis de nourrir de noirs desseins à son encontre en empêchant la réélection de Joseph Blatter, candidat à sa propre succession à la tête de l’organisation et partisan affiché de l’organisation par la Russie de la Coupe du monde 2018.

M. Poutine n’a en effet « pas de doutes » : la mise en cause de plusieurs fonctionnaires de la FIFA, interpellés en Suisse et faisant l’objet d’une demande d’extradition des Etats-Unis, constitue une ingérence américaine de plus dans les affaires du monde en général et dans l’orbite russe en particulier.

« Ces arrestations, a souligné le chef de l’Etat russe, semblent très étranges, car elles ont été effectuées à la demande des Etats-Unis (…), mais ces fonctionnaires ne sont pas des citoyens américains et si quelque chose s’est produit, cela n’a pas eu lieu sur leur territoire. » La procédure engagée, « même en supposant que les Etats-Unis ont un certain droit d’extradition », constitue donc aux yeux de M. Poutine une « violation » grossière des règles internationales et « une nouvelle tentative flagrante d’étendre sa juridiction à d’autres Etats ».

Edward Snowden, Julian Assange…

Pour étayer son propos sur les dépassements américains, M. Poutine a agité dans la foulée le cas d’Edward Snowden, un informaticien ancien employé de la CIA réfugié en Russie après avoir révélé des programmes de surveillance de masse : « Nous connaissons bien la position des Etats-Unis au sujet d’un ancien employé des services spéciaux, membre de l’agence nationale de sécurité, qui a dévoilé la pratique d’actions illégales des Etats-Unis à l’échelle mondiale, y compris en écoutant des dirigeants étrangers (…) Tout le monde en parle, y compris en Europe, mais personne ne veut lui donner le droit d’asile… »

De Snowden, le président russe est ensuite passé à la situation de l’Australien Julian Assange à l’origine de la divulgation des câbles diplomatiques américains sur WikiLeaks, « obligé de se cacher dans une ambassade étrangère depuis quelques années ». « Pourquoi je me rappelle ces histoires ? a-t-il conclu. Parce que nos partenaires utilisent des méthodes illégales pour atteindre leurs propres fins égoïstes, en poursuivant les gens. Je n’exclus pas que, dans le cas de la FIFA, ce soit la même chose. »

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