C’est un pas supplémentaire dans la normalisation des relations entre Washington et La Havane. Ce vendredi soir, Cuba a été officiellement retirée de la liste des Etats soutenant le terrorisme. Barack Obama a annoncé la position de la Maison Blanche mi-avril et le Congrès avait 45 jours pour tenter de renverser cette décision. Ce délai qui expire donc aujourd’hui ouvre de nouvelles perspectives.
En l’absence d’une opposition majoritaire au Congrès, John Kerry a signé donc signé vendredi l’abrogation de la désignation de Cuba comme Etat soutenant le terrorisme. Washington refuse de lier le retrait de Cuba de la liste des Etats soutenant le terrorisme à la reprise des relations diplomatiques, mais le son de cloche est différent à La Havane. Raul Castro lui-même évoque ce 29 mai comme perspective de normalisation. Car même si l’embargo commercial imposé par les Américains depuis 50 ans n’est pas encore levé, le retrait de cette liste noire signifie pour Cuba la possibilité de recevoir des financements d’organismes internationaux, et l’accès au système bancaire mondial. Une bouffée d’air en perspective pour l’économie cubaine.
Les Républicains hostiles à la normalisation
Le Congrès américain est en vacances, l’éventualité d’un vote contre les projets de la Maison Blanche n’est plus d’actualité. Car si la démarche de Barack Obama en décembre dernier a surpris l’Amérique, l’idée depuis, a fait son chemin, et les élus qui s’y opposent sont de moins en moins nombreux. Des divergences subsistent cependant sur la question de la liberté qu’auront les diplomates américains de se déplacer à Cuba. Certains républicains n’ont pas caché leur mécontentement. Le président de la Chambre, John Boehner, a accusé Obama d’avoir beaucoup donné sans avoir rien reçu en échange, notamment dans le domaine du respect des droits de l’homme. Jeb Bush, ancien élu de Floride, un Etat qui accueille de nombreux Cubains, et candidat présidentiel potentiel, a dénoncé lui aussi des concessions unilatérales.
Les adversaires du retrait vont probablement essayer de bloquer la nomination d’un ambassadeur américain à La Havane, et continuer de s’opposer à la levée de l’embargo sur les transactions économiques et financières, dont Cuba a le plus besoin pour pouvoir décoller. Les Américains eux ont immédiatement profité des premières mesures d’assouplissement de l’embargo : tous les prétextes sont bons pour visiter La Havane, échanges éducatifs, scientifiques, religieux… Les voyages des Etats-Unis vers Cuba sont en hausse de 30% depuis janvier.
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