u pays d’Amadou, de Maryam et du défunt Ali Farka Touré, le secteur de la musique développe ses stratégies propres en misant sur le marché local.
Elle est comme l’air qu’on respire. S’échappant d’un transistor, d’un téléphone, d’une échoppe ou d’un bus, se propageant jusqu’aux plus lointaines parcelles de champs, la musique est diffuse au Mali. Omniprésente. Elle célèbre la naissance, chante les louanges,dénonce ou prend parti, divertit, arborant par cette diversité de rôles son pouvoir. Dotée d’une extraordinaire vitalité, la musique malienne, dont l’ancien ministre de la Culture Cheick Oumar Sissokho affirmait en 2009 qu’elle contribuait à environ 4 % du PIB, a toutefois subi quelques coups de boutoir ces 3 dernières années.
Les musiciens devenus “impurs” dans le nord
Bannie des ondes dès l’été 2012, elle devient un délit dans les régions de Gao, Tombouctou et Kidal contrôlées par les organisations islamistes armés. Le chanteur Ahmed ag-Kaedy en fait alors les frais. Son groupe, Amanar, une formation de musique touarègue qui était de tous les événements à Kidal, doit se taire. Ahmed ag-Kaedy perd son gagne-pain. Menacé, il craint aussi pour sa sécurité. Aux yeux de ses oppresseurs, parmi lesquels il reconnaît certains des ex-meilleurs danseurs de la place, il commet ce péché, jouer de la musique, passible de châtiments barbares. Voilà deux ans que le chanteur a fui sa région du nord.
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