vendredi 11 septembre 2015

Des milliers de migrants, pour une Allemagne dans tous ses états

Si 22 500 migrants supplémentaires sont arrivés depuis lundi sur l’île grecque de Lesbos, à l’autre bout de la route européenne, des dizaines de milliers de personnes fuyant la guerre continuent d’arriver en Allemagne, première économie de l’UE. Berlin s’attend à recevoir 800 000 demandes d’asile cette année. C’est quatre fois plus que l’an passé. Le pays s’organise comme il peut dans un formidable élan de solidarité pour les réfugiés, quitte à s’émanciper des règles. Mais tous les Allemands n’approuvent pas ce mouvement.

 

Depuis le week-end dernier, 40 000 réfugiés sont arrivés à la gare de Munich. Pour la seule journée du jeudi 10 septembre, ils étaient encore près de 7 000, des chiffres qui sont donc de nouveau à la hausse. Les réfugiés embarquent désormais aussi, et c’est une première, dans des trains régionaux depuis l’Autriche pour arriver dans d’autres villes de la Bavière. Ce qui rend leur prise en charge par les autorités encore plus difficile.

L’Allemagne est engagée dans une perpétuelle course contre la montre : tous les jours, il faut répartir les réfugiés à travers le territoire national pour désengorger la ville de Munich. Selon le système de quotas en vigueur, les personnes sont réparties sur les différents Länder (régions). A elle seule, la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Land de l’ouest prospère de l’Allemagne, accueille ainsi 30 % des nouveaux arrivants. C’est la plus grosse proportion. Les personnes arrivent en trains spéciaux à Dortmund, la plus grande ville du Land.

La situation est sous contrôle mais reste tendue, affirment les autorités locales. Et pourtant, Murat Sivri, directeur du centre de premier accueil de Dortmund, avait vu venir la crise. « Dans une moindre mesure, nous vivons cette situation depuis deux ans déjà. Au centre d’accueil à Dortmund, nous n’avons que 350 lits. Et pourtant, nous avons eu jusqu’à 1 000 réfugiés par jour. Mais depuis le week-end dernier, nous sommes dans une situation où toutes les digues ont cédé. »

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire