vendredi 24 juillet 2015

Russie : Quand les victimes de racisme deviennent coupables

Régulièrement confrontées à des débordements racistes ciblant les joueurs de couleur, les autorités russes semblent traîner des pieds pour s’attaquer à ce phénomène, minimisant le niveau de racisme dans le pays. Malgré une loi votée fin 2013, la Fédération continue de jouer double-jeu et rechigne à considérer les joueurs ciblés par des insultes racistes comme de véritables victimes si celles-ci ont le tort de répliquer.

Le scénario est toujours le même. Des insultes racistes, des cris de singe voire des bananes qui descendent des tribunes. Un joueur qui perd son sang-froid et réagi par un geste peu élégant. Malgré ses excuses, le joueur fautif est sanctionné. Toujours. Le club incriminé, lui, plus rarement…

L’histoire s’est répétée cette semaine avec Emmanuel Frimpong. Ciblé par des cris de singe sur le terrain du Spartak Moscou dès le premier match de la saison, le Ghanéen d’Ufa a été expulsé et sanctionné de deux matches de suspension pour avoir répliqué par un doigt d’honneur. Le Spartak lui s’en sort indemne.

L’inspecteur du match ainsi que le délégué n’ont pas noté d’infraction disciplinaire de la part des supporters du Spartak envers Frimpong dans leur rapport de match. Les caméras de vidéosurveillance n’ont pas capturé de preuve. Nous avons demandé aux stewards, ils n’ont rien vu non plus. Il n’y a pas eu de comportement raciste. Nous n’avons pas de fondement pour prendre des sanctions disciplinaires envers le public“, a sobrement expliqué Artur Grigoryants, le président de la commission de discipline de la Fédération russe (RFU).

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